abandon
ABANDON SENSUEL <> Juin 2021
noyer -- 200 x 150 x 50 mm
oOo
Cette sculpture m’a donné du « fil à retordre » à la fois dans sa phase initiale de conception sous CAO, mais également ensuite dans le très long travail de finition. Mais parlons d’abord de l’idée première, du point de départ … bien, bien avant sa concrétisation dans le bois :
Dans cette sculpture, vous aurez sans doute reconnu la pose demandée par Gustave Courbet à son modèle dans un de ses tableaux les plus célèbres peint fin 19è, intitulé « l’Origine du Monde ». D’ailleurs je voulais initialement sous-titrer ma sculpture « l’origine du monde 2 » … quand je me suis aperçu que ce tableau avait inspiré des générations d’artistes au point par exemple qu’une galerie parisienne avait créé en 2016 une exposition intitulée « Seize regards d’artistes sur l’Origine du Monde » ! Le n° 2 de mon sous-titre aurait donc été un tant soit peu daté ! En tout cas, j'ai toujours eu cette peinture en tête, de mes phantasmes d’adolescent à mes rêveries d’artistes … mais de l’idée à l’œuvre ?
Vous pourrez lire plus en détail dans la page "du géométrique à l'organique" que j'ai récemment créée sous l'onglet "un peu de moi" les raisons qui m'amènent dorénavant à de telles sculptures. Disons pour simplifier que je cherche actuellement à sortir de ma "zone de confort" construite ces quinze dernières années autour de sculptures aux formes géométriques plus ou moins finement travaillées et évidées; par exemple, il y a encore quelques temps, je répétais à l'envi que ma courbe préférée était l'hélice et je l'ai décliné sous de multiples formes aussi bien manuellement comme "parapluie", qu'en CAO comme "origine de la vie",
Toujours est-il qu'ici, via la CAO, je me suis attaché à reproduire un corps féminin avec un assez fin niveau de détail. J'ai beaucoup travaillé les proportions du corps tétons-taille-nombril-pubis d'une part, dans la position couchée les hauteurs relatives des hanches, pubis et seins d'autre part et enfin l'ovale du ventre modelé par le sillon central axé sur le nombril.
Cependant ma conception étant imparfaite, j'ai dû la retravaillé à la gouge de longues après-midi (essentiellement le bassin et l'affaissement des seins de part et d'autre du torse). J'ai découvert à cette occasion une nouvelle essence, le noyer: c'est la toute première fois que je l'utilise! C'est une essence assez dure et surtout bien homogène, qui réagit bien même si on la prend légèrement à contrefil.
Là où j'ai repris le modelé à la gouge, j'ai repris son fini au racloir. Ailleurs, la sculpture est brute d'usinage à la fraise hémisphérique.
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