réplication de l'ADN
REPLICATION de l'ADN
histoire courte d'une longue quête
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"J'ai fait un rêve" .... un jour lointain, et depuis ce jour j'ai le désir de reproduire l'ADN, cette molécule en forme de double hélice, porteuse de nos gènes et présente dans tous les êtres vivants au coeur de leurs cellules. J'ai le désir de la reproduire en bois, cette matière noble, vivante, "qui travaille" longtemps après la coupe de l'arbre ...
En fait, pour tout vous dire, ce rêve a un deuxième étage, encore plus complexe, qui est la représentation de la réplication de l'ADN, moment magique où la chimie bascule et devient biologie, où le minéral devient vie, puisque c'est le processus de "détricotage" de la double-hélice, chacun des deux brins prenant son autonomie pour recréer deux nouvelles double-hélices préfigurant la partition de la cellule en deux cellules filles, la Vie tout simplement...
Au début, après une recherche assez sommaire sur les proportions, je m'étais lancé sans méfiance dans le tracé de cette double hélice sur un beau bloc de peuplier de 500 x 350 mm environ, et n'ayant peur de rien, j'avais même tenté dans le même tracé de dessiner la molécule mère et ses deux filles, ce fameux 2è étage de mon rêve. J'avais encore peu de maîtrise de la sculpture, et l'évidement progressif du bois autour du motif a bientôt eu raison de la solidité de l'ensemble : j'ai cassé la pièce. ...Mais mon rêve lui ne s'est pas brisé, sûrement pas au premier écueil !
Quelques années après, sur les conseils de mon professeur de sculpture, je me suis orienté vers une possible réalisation à partir de bois cintré qui présente un double avantage: en premier lieu s'affranchir de la taille dans la masse et donc de coups trop violents, en second lieu bénéficier quasi naturellement de la solidité inhérente au fil du bois (une pièce cintrée conserve toutes les caractéristiques des fibres ligneuses de l'arbre, comme les premières raquettes de tennis en bois dont le tour, obtenu par cintrage, était d'un seul tenant !). Alors échec encore ? A vrai dire, à l'heure actuelle, je ne sais pas le dire encore car j'en suis toujours à la première étape de concrétisation de l'idée, à savoir la fabrication d'une cintreuse hélicoÏdale. La cintreuse (et l'étuve associée) sont construites mais la mise au point de l'appareil est longue et je n'arrive pour l'instant à cintrer des planches en hélice que sur un quart voire un tiers de tour seulement... Au-delà, les fibres extérieures de la planche ... cassent aussi.
Les années passent mais le rêve subsiste, et j'en arrive au grand virage "main/machine" de ma carrière de sculpteur, l'achat de ma fraiseuse à commande numérique (cf la page dédiée à ce sujet). Cette machine outre les 3 axes X,Y,Z est équipée d'une table rotative (4è axe A) qui autorise des fraisages partiels et successifs sous des angles très précis....Je tiens là probablement la clef de ma (future) réussite...puisqu'un déplacement pas à pas simultané de la pièce selon les axes X et A conduit immanquablement à fraiser une hélice dans cette pièce.
Mais, échaudé par mes essais précédents, j'ai décidé cette fois d'avancer par étape pour sculpter numériquement cette réplication de l'ADN. Je vois clairement que plusieurs étapes vont m'être nécessaires pour y arriver. La première étape consiste à réaliser simplement un brin d'ADN, c'est à dire à prouver la faisabilité de tailler une pièce fortement évidée, sorte d'échelle recourbée où ne subsisterait de matière que les deux montants et les barreaux. Mais derrière, je vois au moins trois étapes :
1- assembler sans discontinuité des morceaux d'hélice d'ADN fraisés à des dates différentes donc sans référence géométrique unique, en assurant non pas simplement une tangence des courbes mais une continuité de courbure, voire une continuité de la dérivée de cette courbure, afin de n'avoir aucune discontinuité dans l'esthétique du galbe de l'hélice, même si dans une zone donnée au niveau de l'ouverture des deux hélices, le rayon de courbure doit forcément varier ==> la sculpture "manipulation génétique" répond parfaitement à cette définition depuis Août 2013.
2- créer la structure globale de la pièce où six hélices s'entrecroisent, se séparent et s'assemblent, en tenant compte des proportions globales, de l'équilibre de la sculpture, et de la place nécessaire aux briques cellulaires de reconstitution des deux molécules filles. ==> J'ai le plaisir d'annoncer ici, en Janvier 2015, que l'étape 2 est franchie grâce à la naissance de ma sculpture "origine de la vie".
3- définir les nucléotides afin de différentier les couples A/T et G/C, mais surtout afin de les mettre en scène dans la double-hélice (pour les brins d'ADN constitués) et hors de la double-hélice (pour les brins d'ADN en cours de constitution) ... Affaire à suivre ... sans doute encore un certain temps ..... car je n'entreprendrai cette étape 3 que lorsque j'aurai trouvé d'une part comment représenter schématiquement les 4 bases et leur apairement (je doute de pouvoir y arriver avec une machine 4 axes), d'autre part comment je pourrai symboliser l'alimentation des hélices qui se reconstituent grâce à l'apport de bases et d'éléments présents dans la cellule (en effet ces derniers flottent dans le liquide cellulaire, ce qui devrait nécessiter des ajouts de supports de type filaire dans une matière la moins voyante possible)...
page mise à jour le 12/01/15